BUJUMBURA LE 13 DECEMBRE 2018
· Monsieur le Secrétaire Général du Gouvernement et Porte-parole du Gouvernement;
· Excellence Monsieur l’Ambassadeur de l’Ouganda et Doyen du Corps du Corps Diplomatique;
· Excellences, Mesdames, Messieurs les Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires;
· Excellence Monsieur le Représentant du Système des Nations Unies au Burundi;
· Mesdames, Messieurs les membres des Corps Diplomatiques et Consulaires;
· Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Internationales;
· Mesdames, Messieurs les hauts cadres et cadres de l’Etat ici présents;
· Mesdames, Messieurs les Responsables des media locaux et internationaux;
· Distingués invités, en vos titres et qualités;
· Mesdames, Messieurs;
1. Bonjour. Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous remercier, à mon tour, pour avoir répondu à ce rendez-vous, ce qui témoigne de l'importance que vous avez accordée aux relations qui nous unissent et à l’information qui va vous être livrée.
Excellences;
Distingués invités;
Mesdames, Messieurs;
2.La BBC, via son programme BBC – Africa Eye a diffusé, le 4 décembre, un film documentaire de 23 minutes incriminant les Forces de Sécurité burundaises, principalement le Service National de Renseignement (SNR), dans la torture et l’assassinat d’opposants. Ce documentaire se base principalement sur une vidéo publiée le 28 décembre 2016, sur un compte anonyme Twitter@iBurundi, exhibant du sang qui provenait d’un canal d’évacuation des eaux à l’Avenue Ntwarante n°76, Zone Kinindo, Commune Muha.
3.Cette maison appartenant à Sieur Prosper KAZE, actuellement en exil au Rwanda, est occupée par les forces de l’ordre depuis le 26 novembre 2015, lorsqu’une grande cache d’armes y a été découverte. C’était suite à une tentative d’assassinat de l’Hon. Zénon NDARUVUKANYE. Ceux qui ont été appréhendés ont révélé à la police l’existence d’une maison, à Kinindo, qui leur servait de base arrière et de cache d’armes.
4.Une année plus tard, une vidéo montrant du sang coulant d’un égout d’évacuation a fait le tour des réseaux sociaux alléguant que c’était du sang humain qui proviendrait de cette maison sise Avenue Ntwarante n°76. L’opinion a vite compris que c’était de la manipulation, car les voisins directs ont démenti.
5.En effet, un musulman habitant une parcelle située non loin de la maison incriminée avait l’habitude d’égorger des chèvres pour l’Eid al Fitr ou d’autres festivités, et les déchets ainsi nettoyés se déversaient vers le canal d’évacuation des eaux en charriant du sang.
6.Le film documentaire ainsi tourné et diffusé par la BBC revient sur ce sang et affirme, sur base de témoignages de certaines personnes et de recherches qui auraient été effectuées par Mme Charlotte ATTWOOD et Mme Maud JULLIEN, que c’est du sang humain provenant de l’intérieur de cette maison dans laquelle trois personnes auraient été décapitées et une quatrième abattue à l’extérieur de la maison, et dont le corps aurait été trainé jusque dans la maison où se trouvaient déjà trois corps d’opposants égorgés.
6.Un officier de renseignement, Alexis NDAYIKENGURUKIYE, est épinglé par la BBC, comme étant l’auteur de ces tortures et assassinats.
7.Le film va plus loin et affirme que cette maison n’est pas le seul centre de détention et de torture, qu’il y en aurait d’autres, dont la Permanence Nationale du Parti CNDD-FDD.
Excellences;
Distingués invités;
Mesdames, Messieurs;
8.Le Gouvernement de la République du Burundi a pris ces accusations au sérieux car elles sont très graves, et dément que ses forces de sécurité ne torturent ni ne tuent des opposants. Le Documentaire de la BBC s’inscrit dans la logique de déstabilisation du Burundi orchestrée par certains acteurs internationaux qui ont échoué à faire opérer un changement de régime en 2015.
9.Quant au Ministère Public, il a mené des investigations sur la maison citée et trouvé que la BBC a menti. Cette maison ne communique pas avec l’égout d’évacuation qui charriait du sang dans le caniveau longeant l’Avenue Ntwarante. Si cette maison communique avec le caniveau, c’est à travers un autre canal d’évacuation des eaux usées.
10.En outre, le Ministère public a pu identifier avec exactitude l’origine du liquide ensanglanté, qui est une autre maison et non celle citée par la BBC.
11.Il a été aussi constaté que les voisins directs n’ont pas été interrogés par la BBC. Ils auraient témoigné qu’ils n’ont jamais pris l’écoulement du sang dans le caniveau pour du sang humain. Par ailleurs, la promiscuité qui prévaut dans ce quartier résidentiel aurait alerté tout le voisinage s’il advenait que pareils crimes y soient commis par qui que ce soit.
Excellences;
Distingués invités;
Mesdames, Messieurs;
12.La principale source de la BBC, M. Prosper KAZE, est un criminel recherché par la justice burundaise. Quelqu’un qui a détenu et entretenu une cache d’arme, et qui est impliqué dans l’assassinat de plusieurs citoyens burundais, ne devrait pas être compté parmi les personnes fiables pour témoigner contre un pays qui le recherche pour crimes commis.
13.Ceux qui, dans le documentaire, disent avoir appartenu au SNR ne sont certainement que des personnes qui étaient cachées dans cette maison et qui ont escaladé la clôture et pris le large, lorsque la police a fait irruption à l’Avenue Ntwarante le 26 décembre 2015. Ces individus connaissent bel et bien la configuration de la maison car ils y ont passé plusieurs jours avant d’être délogés.
14.Il sied de vous signaler que Mesdames Charlotte Attwood et Maud Jullien qui ont produit ce film documentaire ont, à plusieurs reprises été refusé de Visa au Burundi. Cela sous-entend que les autorités burundaises avaient déjà identifié que ces deux femmes n’étaient pas honnêtes dans le traitement de l’information, et avaient des accointances avérées avec certains radicaux burundais qui avaient enclenché un mouvement insurrectionnel au Burundi et la tentative de Coup d’Etat en 2015.
Excellences;
Distingués invités;
Mesdames, Messieurs;
15. Vous comprenez que ce cas est grave! Je vais clore mon allocution par ici, pour vous donner assez de temps de visualiser le documentaire, et le technicien du Ministère public en dira plus. Mais d’ores et déjà, vous comprenez que le Gouvernement du Burundi ne peut en aucun cas rester les bras croisés devant un crime pareil.
Merci de votre aimable attention.