La 51è anniversaire de l’indépendance du Burundi célébré avec succès à Bruxelles.
De notre envoyé spécial, Jérôme Bigirimana
Ils étaient plusieurs centaines voire un millier de Burundais et d’amis du Burundi à venir célébrer le 51è anniversaire de l’indépendance du Burundi. Personnes âgées, adultes, jeunes, enfants, Burundais, Africains, Européens, etc. La salle était archicomble. Au menu, film documentaire sur le Prince Louis Rwagasore, mais surtout les inébranlables tambourinaires du groupe Itsito Show et plusieurs groupes de danses traditionnelles dont Ufecuje, Ishaka, Benindanga et Intagerwa. Une fête d’indépendance célébrée à Bruxelles le 13 juillet et qui a connu un grand succès selon plusieurs participants interviewés à la fin des cérémonies.
APA, 15-07-2
Naturellement, tout a commencé par l’hymne national, « Burundi Bwacu ». Puis, le documentaire sur la vie du Prince Rwagasore, le héros de l’indépendance. Vient ensuite, le discours de circonstance prononcé par S.E.M Félix Ndayisenga, Ambassadeur du Burundi à Bruxelles. Discours axé sur la fierté retrouvée d’appartenir à un Burundi indépendant. Mais aussi, sur l’amitié historique entre le Burundi et son ancienne métropole, la Belgique.
Des relations renforcées par plusieurs similitudes dont l’Ambassadeur Ndayisenga qualifie de « hasard calculé » et prend soin de relever quelques unes : les deux pays et leurs capitales ont même initiale (la lettre B) : Burundi-Belgique et Bujumbura-Bruxelles. Mais également, ce sont deux pays aux dimensions géographiques et démographiques similaires [superficie Burundi : 27.834 km2, Belgique : 30.528 km2 ; population totale Burundi : env. 10 millions d’habitants, Belgique : env. 11 millions d’habitants]. Enfin, chacun des deux pays est au cœur de son continent, le Burundi au cœur de l’Afrique et la Belgique au cœur de l’Europe. D’où « nous célébrons ici à Bruxelles cette similitude qui a lié en amitié indéfectible les Burundais et les Belges » à travers l’événement culturel « Burundi, cœur d’Afrique au cœur de l’Europe », a mentionné le diplomate Ndayisenga.
Une amitié de longue date concrétisée dans la salle d’une part, par la présence d’un bon nombre de Belges, anciens fonctionnaires de l’administration coloniale belge au Burundi, missionnaires religieux et religieuses, agents de la coopération et d’autres nés et/ou grandis au Burundi. D’autre part, la Belgique a accueilli des milliers de Burundais, qui à des époques sombres de leur histoire, y trouvent hospitalité et épanouissement.
Par ailleurs, plusieurs pays dont le Rwanda, le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du sud et la Lituanie étaient représentés par leurs Ambassadeurs ou par un de leurs diplomates. Côté belge, aucun ministre mais quand même des personnalités de haut rang comme Dr Jean-François Heymans, le directeur de cabinet adjoint de Mme Sabine LARUELLE, ministre fédérale belge des Classes moyennes, des PME, des Indépendants et de l’agriculture. Mais également, Jean Clément, gouverneur de Bruxelles-Capitale et plusieurs autres autorités judiciaires et policières belges et députés dont Pierre Migisha, député au parlement bruxellois.
Quant aux Burundais, la fête a drainé une foule immense de Burundais venus de toute la Belgique et des pays voisins comme la Hollande et de Luxembourg. On note également la présence remarquée de l’ancien président du Burundi Sylvestre Ntibantuganya, et son épouse Pascasie Minani, ancien Premier conseiller à l’Ambassade du Burundi à Bruxelles.
Les festivités largement dominées par le tambour burundais et la danse traditionnelle burundaise dans ses variétés régionales, ont drainé une foule immense de Burundais de Belgique et même des pays voisins comme Hollande et Luxembourg, tout cela dans une ambiance de convivialité où le sentiment national a visiblement dépassé les frontières politiques, sociales ou régionales. Un constat ou plutôt une spécificité que mets en exergue Pedro Messias, d’origine angolaise et collaborateur du député Pierre Migisha. « J’aime cette ambiance chaleureuse propre à l’Afrique. J’ai déjà participé à plusieurs fêtes africaines (congolaises, rwandaises, angolaises, etc.). Mais la spécificité de cette fête [burundaise], c’est cette mixité, cette convivialité qui prime malgré vos divergences politiques et ethniques. On voit bien que quand il y a ce genre d’événements, les burundais se réunissent, partagent un verre et sourient entre eux malgré leur point de vue différents ».
Des burundais présents à la fête s’en émerveillent aussi. Simon Niyonkuru, président de la fondation Canjo Hamissi n’en revient pas : « C’est très bien. C’est un des fêtes les plus réussies. L’ambiance est très bonne, la participation très très forte. Franchement, tout est bien. Ce que l’ambassade et la diaspora burundaise ont fait est vraiment très différent de ce qui se passait les années passées. On voit que les burundais se mettent ensemble pour bien fêter leur indépendance ».
Gaudence Nduwimana, burundaise, nous confie aussi son sentiment sur le 51è anniversaire de l’indépendance : « Je me sens chez moi, au Burundi. C’est la première fois que je me sens comme cela dans la fête ici en Belgique. Beh…même avant, il y avait du tambour et des danses, mais pas exactement comme l’a fait aujourd’hui notre Ambassadeur Félix Ndayisenga. C’est magnifique. Qu’il continue comme cela : réunir les Burundais ».
Mais ce n’est pas tout. D’autres félicitations viennent du président de la Diaspora Burundaise de Belgique (la DBB), Pr Libérat Ntibashirakandi. « Je tiens absolument à féliciter l’Ambassadeur Ndayisenga pour la qualité de la fête vu les conditions financières difficiles, d’où il a sollicité de l’aide y compris même les cafés burundais. La fête s’est bien déroulée : timing respecté, discours très court et axé sur l’essentiel, groupes de danses variés, participation massive alors que nous sommes en période de vacances et diversité des participants et surtout des jeunes », s’est émerveillé Pr Ntibashirakandi.
Une fête donc brillamment réussie dans des conditions financières difficiles. Le diplomate Ndayisenga a ainsi fait mention particulière aux personnes et organisations qui ont soutenu financièrement le 51è anniversaire de l’indépendance du Burundi à Bruxelles. Parmi lesquelles, la Wallonie Bruxelles International (WBI) pour son soutien indéfectible de toute initiative de l’Ambassade envers la diaspora burundaise, Mme Marguerite Barankitse et sa fondation « Maison Shalom », la Banque commerciale kenyane (KBC) opérant au Burundi, la Brasserie hollandaise Big Machinery, la Brasserie d’Anvers DUVEL MOORTGART et plusieurs cafés burundais tels que Le Poète d’Anvers géré par M. Fidèle et l’Archipel de Bruxelles de Mme Nadine sans oublier plusieurs groupes culturels venus faire leurs prestations gracieusement.
L’Ambassadeur Ndayisenga vient donc de marquer encore des points après les descentes appréciées des Burundais qu’il avait organisées lui-même à Liège, Namur et Anvers de mars à mai dernier. Reste seulement à pérenniser ces succès, et à rassembler davantage les Burundais de Belgique et à canaliser toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées à cette fête d’indépendance du Burundi.
Quelques images :