Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
1. Rendons grâce à Dieu Tout-Puissant qui nous a fait parvenir à ce jour où nous célébrons le 51ème anniversaire de l’indépendance de notre pays.
2. C’était le 1er juillet 1962 lorsque d’innombrables burundais se sont rassemblés pour fêter la proclamation solennelle de l’indépendance qu’ils avaient recherchée pendant des années avec et sous l’égide du Prince Louis RWAGASORE.
3. L’anniversaire de l’indépendance est donc un jour d’allégresse pour tout le peuple burundais.
4. Nous souhaitons joyeux anniversaire à tous les Burundais de l’intérieur du Burundi et de la diaspora, sans oublier les étrangers et amis du Burundi vivant dans notre pays. Célébrons cette fête en méditant sur toutes les épreuves endurées pour acquérir notre indépendance et prenons une ferme décision de la sauvegarder et de la consolider.
5. Le thème choisi pour ce jour est : « Que la première année après le Jubilée d’Or de l’indépendance du Burundi soit pour nous un nouveau départ dans la sauvegarde des acquis de l’indépendance et de l’héritage de RWAGASORE »
Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
6. Sauvegarder les acquis de l’indépendance exige et se traduit par beaucoup d’attitudes. Permettez-Nous de mettre un accent particulier sur les attitudes suivantes :
Premièrement : Faire preuve de nationalisme et de patriotisme
Ceci veut dire que chacun de nous devrait se sentir fier et manifester sa joie d’être appelé burundais, défendre les intérêts et l’honneur du pays partout où il va. Il est toujours prêt à servir la patrie et à la défendre en cas d’attaque par des ennemis éventuels, ce qui implique qu’il peut même se sacrifier pour elle. Il montre ainsi aux nations que nous avons accédé à une indépendance que nous attendions avec impatience et que, pour rien au monde, nous ne la laisserons filer entre nos doigts.
Deuxièmement : Avoir le souci de connaître les réalités et les affaires du pays.
Comme citoyen, il est bon et il faut que nous ayons le souci de connaître et de comprendre les valeurs, les lois et règlements qui guident le pays, ainsi que les institutions qui gouvernent le pays. Celles-ci doivent quant à elles informer et former les citoyens. C’est la raison pour laquelle il a été conçu un Programme de Formation Patriotique incluant ce dont nous venons de parler, et ce Projet a déjà été objet d’analyse au Conseil des Ministres, à l’Assemblée Nationale et au Sénat pour enrichissement et adoption. Ces formations vont donc bientôt commencer.
Troisièmement : Faire connaître positivement le pays
Quand vous aimez le pays et que vous êtes fier d’être burundais, vous allez avoir le souci de revaloriser l’image du Burundi. Au Burundi, il y a tellement de belles choses que personne ne manquerait quoi dire. Certes, tout n’est pas rose. Mais pour vendre l’image du pays à l’étranger, nul ne devrait mettre en avant ce qui ne va pas en feignant ne pas voir les belles choses du Burundi. En effet, il y a des rapports qui sont publiés sur le Burundi qui prouvent que certains burundais sont allés médire pour des intérêts sectaires. C’est pour cela que nous sommes souvent surpris d’entendre certains burundais se réjouir de la sortie de tels rapports, tendant même à en faire l’écho. C’est vraiment scandaleux pour des citoyens d’un pays, car ils oublient que l’ennemi prête toujours main forte à celui qui veut détruire son enclos.
Quatrièmement : Éviter l’esprit moutonnier.
L’un des facteurs qui ont poussé notre pays le Burundi à connaître les moments tragiques, c’est le caractère moutonnier de certains, et il n’est pas encore complètement éradiqué. Une rumeur ou une histoire calomnieuse se répand-elle ? Les gens y croient sans même penser à la vérifier, et des tueries sont perpétrées et la haine s’installe. Même aujourd’hui, il y a toujours des gens qui ont cette mauvaise habitude de répandre des mensonges à travers les média, au moment où beaucoup de gens les suivent sans réfléchir, sans prendre du temps pour chercher la vérité. Nous demandons à tous ceux qui vivent de cette antivaleur de se ressaisir, et à ceux qui ont la mission d’éclairer les autres de le faire en respectant la loi et en ayant à l’esprit que les temps sont révolus.
Cinquièmement : Avoir le sens de privilégier l’intérêt général.
Quand vous vous sentez fiers de votre pays, vous allez aussi aimer les natifs de ce pays et ceux qui y vivent. Vous allez soutenir toute œuvre qui rapporte un avantage à la population. Ce n’est donc pas bon de combattre un projet ou des idées constructives juste parce qu’ils sont initiés par votre adversaire, surtout en politique, un espace où il est devenu clair que certaines gens combattent tel ou tel projet en se disant que s’ils venaient à le soutenir, cela permettrait à son auteur de remporter les élections. Voyons les bonnes choses et parlons-en telles qu’elles sont, et critiquons les mauvaises choses et combattons-les comme telles sans se cramponner sur l’identité de leur auteur.
Sixièmement : Être préoccupé par le développement,
Comme la Constitution nous le recommande en son article 74, tout Burundais a le devoir de contribuer par son travail à la construction et à la prospérité du pays.
Nous nous félicitons de ce que beaucoup de burundais sont à l’œuvre, et surtout de leur attachement aux travaux communautaires. Ces derniers ont produit un effet multiplicateur au développement communautaire en si peu de temps. Au fait, comme Nous l’avons annoncé et comme les faits le montrent, de 2007 à ce jour, c’est-à-dire en 6 ans seulement, nous sommes parvenus à construire plus de 2800 écoles primaires et secondaires confondus, des universités, sans oublier les centres de santé, les hôpitaux, les bureaux administratifs pour le secteur de l’éducation, de l’administration publique et autre, les stades, les villages, les salles de réunion, les réseaux d’eau potable, les plantations agricoles modernes, etc. C’est donc évident que, dans l’unité que nous a léguée RWAGASORE, nous sommes capables de beaucoup de choses. Cependant, Nous déplorons vigoureusement les paresseux qui passent leur temps à la place publique et qui viennent la nuit pour voler les biens de ceux qui ont travaillé toute la journée. Nous demandons à l’Administration, aux forces de l’Ordre, à la justice et à la population de redoubler d’effort dans la lutte contre les rassemblements d’oisifs à la place publique. Nous faisons un clin d’œil aussi à ceux qui ne participent pas aux travaux communautaires pour qu’ils se ressaisissent car, les travaux communautaires n’ont rien de mal si ce n’est que le bien qu’ils produisent.
Septièmement : Penser au développement durable.
Nous voudrions insister beaucoup ici sur la protection de l’environnement pour que demain et dans les années à venir nous puissions toujours avoir de l’air pur, de l’eau, que la terre reste fertile, que l’on ait la pluie et le soleil au bon moment, et que les poissons, les animaux sauvages, les arbres et les herbes restent dans nos écosystèmes. Donnons alors naissance aux enfants que nous sommes capables d’éduquer jusqu’à maturité. Ceci signifie que nous devons limiter les naissances, afin que les vivants puissent trouver un espace vital convenable et suffisant. Nous demandons avec insistance que l’environnement soit mieux protégé qu’il ne l’était, que l’on reboise et protège les forêts naturelles et artificielles, et que l’on combatte sérieusement les feu de brousse, les pratiques agricoles, la chasse, l’exploitation minière et les autres pratiques qui ne conviennent pas dans les forêts naturelles.
Huitièmement : Maintenir l’Ordre et la Sécurité de la population et des Institutions
Nous nous félicitons de célébrer cette fête au moment où il règne la paix et la sécurité dans le pays. Ceci signifie que le peuple burundais a bien compris l’essentiel. Vous saurez que nous avons récemment conçu la stratégie nationale de sécurité dans tous les secteurs de la vie nationale, un projet qui montre le rôle de chaque citoyen. Cela nous permettra d’éradiquer la mauvaise habitude de l’indifférence face aux questions de sécurité ou celle de considérer que la sécurité concerne seulement ce qui touche à la guerre.
Nous nous attendons à ce que la sécurité soit renforcée du moment que nous avons lancé un registre dans lequel on inscrit tout ce qui se passe sur la colline, et que chaque chef de colline a reçu un téléphone portable et est dans une flotte afin de faciliter la communication avec les services administratifs avec lesquels il travaille. Nous nous réjouissons aussi de voir que nous, les Burundais, nous nous sommes repris et avons appris à respecter la volonté du peuple s’exprimant à travers les élections. En effet, les institutions nationales sont en train de travailler en toute quiétude et c’est par la voix des urnes qu’elles ont succédé à celles qui dirigeaient le pays auparavant. C’est une étape importante dans la sauvegarde des acquis de l’indépendance.
Neuvièmement : Faire respecter les symboles nationaux, surtout le drapeau national, l’hymne national, les valeurs traditionnelles et le patrimoine culturel du Burundi.
Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
7. Sauvegarder les acquis de l’indépendance nous demande de connaître et d’assumer l’Histoire de notre pays, en rejetant les mauvaises pratiques du passé et en renforçant les bonnes pratiques qui ont caractérisé notre pays. Comme vous le savez, nous nous sommes engagés à mettre sur pied la Commission Vérité Réconciliation. Un projet de loi portant organisation et fonctionnement de cette Commission est au Parlement, et les travaux préparatoires à son analyse et à son adoption sont à un stade avancé. Ne dit-on pas que « petit à petit l’oiseau fait son nid » ? Attendons dans la dignité les résultats de ce travail en cours par nos élus parlementaires.
8. Mais alors, la recherche de la vérité sur ce qui s’est passé et la réconciliation des burundais n’attendent pas que cette Commission soit mise sur pieds. En effet, il y a beaucoup d’organisations non-gouvernementales et des Églises qui sont en train d’aider ceux-ci et ceux-là à se dire la vérité sur ce qui s’est passé, à se demander mutuellement pardon et à se réconcilier.
9. S’agissant des biens des sinistrés pillés ou spoliés à cause des crises, surtout celle de 1972, la Commission Nationale Terres et autres Biens, CNTB, est en train de travailler sur cette question et nous sommes satisfaits du pas franchi dans la réhabilitation des sinistrés dans leurs biens.
10. Nous remercions tous ceux qui ont participé à l’Atelier du 24 juin de cette année pour leurs contributions, car elles vont aider le Gouvernement à affiner la loi régissant la CNTB, pour lui permettre de mieux travailler encore.
11. Nous remercions également ceux qui acceptent de régler leurs cas à l’amiable et tous ceux qui respectent les bonnes décisions de cette Commission. Nous profitons donc de cette occasion pour déplorer et condamner tous ceux qui veulent prendre comme prétexte la question ethnique pour combattre le travail de la CNTB. Qu’ils sachent qu’ils se trompent car Nous avons déjà compris l’intention de tels agissements.
12. Nous faisons également un clin d’œil à ceux qui se mêlent des affaires qu’ils ne maîtrisent pas et à ceux qui les font tomber dans le piège de semer le désordre. Qu’ils sachent qu’il n’y aura de pitié pour personne, que ceux qui vont se rendre coupables de tels forfaits seront punis. Les premiers en ont déjà fait l’expérience. Aucun problème ne peut être résolu par l’insurrection ou des descentes dans la rue, qu’ils acceptent plutôt d’engager le dialogue et de se confier aux institutions.
Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
13. Nous voudrions exprimer notre satisfaction sur l’étape où nous en sommes dans le dialogue politique, en remerciant vivement ceux qui ont accepté notre appel et qui sont rentrés au pays où ils vivent en toute tranquillité et liberté. Nous lançons un appel au peu qui reste encore derrière, pour qu’ils viennent aussi s’ils le veulent bien. Pour ce qui nous concerne, Nous allons renforcer cette bonne pratique politique, promouvoir le dialogue et la concertation pour construire ensemble notre patrie.
14. Comme vous le savez, ce ne sont pas les politiciens seuls qui ont un cadre d’expression. Mis à part le fait qu’il existe des instances représentant le peuple comme le Conseil Collinaire, le Conseil Communal, l’Assemblée Nationale et le Sénat, il existe d’autres structures qui représentent certains groupes sociaux pour défendre leurs intérêts spécifiques. Nous citerons ici le Forum des Enfants, le Forum des Jeunes, et le Forum des Femmes. Nous félicitons ceux qui ont été élus pour présider ces fora, et nous accueillerons avec joie leur contributions.
15. Permettez-Nous d’exprimer notre gratitude aux amis de notre pays qui ne cessent de nous soutenir. Nous remercions beaucoup les pays et organisations internationales qui ont promis de nous appuyer lors de la Conférence de Genève en Suisse. Nous leur disons merci surtout de voir qu’ils sont en train d’honorer leurs engagements. En effet, en plus des 2,677 milliards d’Euros qu’ils avaient promis à Genève, il vient de s’ajouter les enveloppes de la BAD, de l’ONU SIDA, et de la Chine qui n’avaient pas quantifié leurs promesses, ce qui fait que nous sommes maintenant à 2,859 milliards d’Euros. En considérant les conventions de décaissement que nous avons déjà signées avec beaucoup de ces partenaires, nous sommes parvenus déjà à 1,200 milliards d’Euros. Avec cela, nous atteignons 43% de recouvrement de l’argent promis en seulement 7 mois alors qu’il est promis sur une période de 4 ans. C’est un pas satisfaisant.
16. Nous les remercions beaucoup car ils nous soutiennent dans la consolidation des acquis de l’indépendance. À notre tour, Nous promettons d’en faire bon usage en bon gestionnaire pour le bien de la population. C’est la raison pour laquelle Nous appelons toute la population, en l’occurrence les institutions nationales, à plus de vigilance, pour traduire dans les actes notre Stratégie Nationale de Bonne Gouvernance et de Lutte contre la Corruption (SNBGLC), ainsi notre politique de tolérance zéro contre les corrompus, les corrupteurs et les détourneurs de deniers publics sera davantage appliquée.
Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
17. Avant de conclure, Nous voudrions faire un clin d’œil pour la dernière fois à ceux qui, contre toute légalité, ont transformé la grève en un mode d’action. Qu’ils sachent que Nous ne tolérerons plus ceux qui feront des grèves illégales. Du moment que ceux qui veulent du travail sont nombreux, Nous prendrons des mesures pour les remplacer sur le champ. En effet, c’est évident qu’il y a parfois du non-dit malsain qui se cache derrière ces grèves. Cependant, s’il y a des problèmes, Nous allons toujours les analyser ensemble et y trouver des réponses appropriées dans le dialogue et la concertation, et sans faire abstraction de la crise économique qui traverse le monde sans épargner le Burundi. Nous n’allons donc pas faire des promesses aléatoires.
18. Nous voudrions annoncer à toute la population qu’une fête communale sera désormais organisée pour permettre aux résidents et ressortissants de chaque commune de se rencontrer, d’échanger, d’apprécier ou de critiquer les réalisations, et ainsi prendre des décisions sur des activités qu’ils planifient de faire par après. Cela permettra aux gens de se retrouver, de se rappeler ce qu’ils valent les uns pour les autres, et l’amour se renforcera, et le fossé entre les analphabètes et les intellectuels se comblera. L’autre élément, c’est que les fêtes comme celle de l’indépendance seront désormais célébrées dans les communes, et retrouveront ainsi plus de saveur.
19. Comme Nous en avons fait une nouvelle politique, pendant la célébration de la fête de l’Indépendance, nous inaugurerons toujours des œuvres nouvellement réalisées, et ce sera le cas cette année. Nous passerons les mois de juillet et d’août en faisant ce travail, en inaugurant les œuvres réalisées durant cette première année post-jubilaire. Il s’agit entre autre de plus de 140 écoles constituées de plus de 420 salles de classes, environ 15 centres de santé, 25 bureau administratifs, 5 stades, plus de 10 plantations agricoles, sans oublier les routes, les ponts, les fontaines publiques d’eau potable, etc.
20. Nous remercions vivement la population et les institutions de la République, sans oublier les associations qui ont répondu à notre appel, et nous les en félicitons. Gardons alors cette allure même les années à venir. Nous lançons un appel vibrant au secteur privé, les familles et les confessions religieuses qui ont aussi répondu à notre appel de faire connaître leurs œuvres à l’Administration communale afin que, à la fin de l’année, ces œuvres puissent faire partie du rapport général.
21. Nous voudrions féliciter les burundais qui, depuis un certain temps, font honneur à notre pays en remportant des prix et des premières places au monde entier, soit en considérant leurs œuvres au Burundi, soit dans compétitions internationales. À toutes les personnes qui font honneur à notre pays, Nous allons même voir comment immortaliser leurs exploits en leur dédiant des routes, des villages, des stades, les boisements… de leur vivant, sans attendre qu’elles soient mortes.
22. Terminons par dire merci aux visiteurs de marque qui sont venus se joindre à nous dans la célébration de cette fête, surtout les ambassadeurs et ceux qui représentent des organisations internationales dans notre pays, que ce soit ceux qui résident ici ou ceux qui résident dans d’autres pays, pour le fait qu’ils sont venus nombreux nous soutenir.
23. Nous réitérons notre souhait de joyeuse fête d’indépendance à vous tous Burundais. Pendant que vous la célébrez, gardez à cœur que c’est nous qui devons gérer et organiser les affaires de la vie nationale, et rappelez-vous le thème du jour qui est : « Que la première année après le Jubilée d’Or de l’indépendance du Burundi soit pour nous un nouveau départ dans la sauvegarde des acquis de l’indépendance et de l’héritage de RWAGASORE ».
Vive l’Indépendance du Burundi
Que Dieu vous bénisse
Bonne fête pour tous.
Ngozi, 30 juin 2013