DISCOURS PRONONCE PAR S. E. PIERRE NKURUNZIZA
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
A L’OCCASION DU 2ème ANNIVERSAIRE DE SA VICTOIRE
AUX ELECTIONS DE 2015 (Gitega, le 19 août 2017)
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Chers compatriotes,
Amis du Burundi;
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Nous commençons par remercier Dieu Tout Puissant qui nous a fait parvenir à ce jour, où Nous Lui rendons grâce pour les deux ans écoulés depuis que le peuple burundais a mis sa confiance en Nous pour présider à son destin durant 5 ans ; Nous nous confions encore à Dieu, afin qu’Il continue à nous éclairer dans la réalisation des promesses faites aux Burundais et pour lesquelles vous Nous avez élu.
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C’était le 20 août 2015, lorsque nous avons officiellement été investi Président de la République du Burundi, suite aux élections générales organisées sur tout le territoire national et pour les Burundais vivant à l’étranger.
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Ce jour mémorable pour Nous et pour tout le pays est une occasion sans propice de remercier tous les Burundais qui ont placé leur confiance en Nous, en même temps que nous nous félicitons de la sagesse et de la perspicacité qui ont caractérisé nos concitoyens dans l’accomplissement de leur mission combien noble d’élire eux-mêmes
leurs dirigeants. C’est un signe éloquent prouvant au monde proche et lointain que la Démocratie se consolide dans notre pays. Nous vous félicitons et vous réitérons nos remerciements pour ce courage et cette bravoure exceptionnels que vous avez su montrer au nom de la souveraineté nationale.
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En nous renouvelant votre confiance pour poursuivre la marche en tête de file pour présider à la destinée de cette Nation, votre souhait était de nous voir parachever le travail en cours. Certes, la route est encore longue. En dépit d’une multitude de réalisations, bien de chantiers nous attendent encore. Toutefois, aussi longtemps que nous serons unis et solidaires, animés d’une volonté manifeste de développer notre pays, il n’ya pas de doute que nous y parviendrons.
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Les deux années qui viennent de se terminer n’ont pas été faciles, car les ennemis de la Nation et de la Démocratie n’ont pas encore rengainé leur sabre de guerre. Ceux qui n’ont pas accepté le verdict des urnes et la volonté du peuple ont continué leur plan macabre de semer la zizanie à travers le pays et au sein de son peuple. Au lieu de plaider pour des appuis susceptibles permettre la mise en œuvre des projets de développement, ils ont demandé des sanctions contre le Burundi, leur mère patrie. Une telle attitude est honteuse, c’est un déshonneur servi sur un plateau doré. Mais que Dieu leur pardonne, ils ne savent pas ce qu’ils font.
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Même s’il en a été ainsi, l’année 2016 a été mieux que 2015 ; et l’an2017 a été mieux que l’an 2016. Nous vous annonçons que l’avenir est radieux. Le Dieu Tout Puisant en est Témoin. En effet, la vérité sur le Burundi commence à se manifester au grand jour, et ce qui avait été longtemps caché commence à être étalé, et ce n’est que le début. Ainsi, le peuple Burundais poursuit la tête haute, sa marche vers une destination où il pourra distinguer le bien du mal.
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Nous réitérons nos remerciements envers tout le peuple burundais, l’Administration et les institutions judiciaires, en même temps que Nous félicitons les Forces de Défense et de Sécurité qui travaillent sans relâche nuit et jour pour sauvegarder la paix et de la sécurité à travers tout le pays, permettant ainsi à tous les Burundais de jouir pleinement de toutes leurs libertés, et de poursuivre les travaux de développement pour eux-mêmes et pour leur pays, et surtout comprendre qu’ils sont capables.
Chers compatriotes,
Amis du Burundi;
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Nous sommes satisfait des réalisations de ces deux années même si les embûches et les obstacles étaient nombreux. Le projet de société que nous avons annoncé lors de notre investiture s’articule au tour de trois axes : La paix, la justice et la sécurité pour tous ; La bonne gouvernance axée sur le citoyen; le développement intégral et durable.
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Toute la planification, tous les projets et programmes élaborés dans tous les secteurs de la vie nationale, doivent s’inspirer et respecter cette principale orientation en trois points. Ces articulations se présentent comme un contrat entre l’employé et son employeur, et ce dernier n’est personne d’autre que le peuple. Le Chef de l’Etat étant votre serviteur parmi d’autres.
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L’étape à laquelle nous arrivons aujourd’hui dans la mise en œuvre des promesses faites au peuple burundais, seul détenteur du pouvoir, nous la devons essentiellement à votre soutien inconditionné et indéfectible, sans oublier votre zèle et l’ardeur que vous manifestez au travail. Nous vous en félicitons très vivement. Restez vigoureux et forts, Dieu Tout Puissant est de notre côté, et il travaille avec nous.
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Notre préoccupation en tout et partout, c’est la préparation d’un avenir meilleur pour notre pays et pour nos enfants en faisant tout ce qui est en notre pouvoir, en vue de leur assurer des conditions de vie plus enviables que celles que nous avons vécues. En avant donc ! Gardons-nous de les faire marcher dans les mauvais sentiers que nous avons suivi, soyons la lumière pour eux, afin qu’ils puissent un jour s’exclamer : « Nos aînés étaient vraiment braves. Qu’ils se montrent fiers de nous et chantent nos exploits, exactement comme nous aujourd’hui nous chantons les exploits de notre Dieu tout Puissant, de Ntare Rushatsi, Ntare Rugamba, Mwezi Gisabo, Louis Rwagasore, Pierre Ngendandumwe, Melchior Ndadaye, Adolphe Nshimirimana, et bien d’autres Burundais qui se sont distingués par leur bravoure.
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Aucun pays ne pourrait se tromper en envisageant d’atteindre son développement à partir d’un autre pays. Tout pays est développé par ses propres fils et filles. Mais ils doivent préalablement comprendre qu’ils sont appelés à vivre unis et solidaires, guidés par le même objectif de travailler pour leur pays, et de trouver des solutions aux problèmes en empruntant la voie du dialogue respectueux des us et coutumes puisés dans la culture nationale, et qui apparaissent comme un don de Dieu impliquant la complémentarité à travers les mécanismes de relations internationales et de coopération.
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Nous sommes déterminé à assoir un Etat où la sécurité et les droits de la personne humaine se côtoient, un Etat respectueux de la volonté du peuple. Ce dernier doit jouir de la bonne santé physique et intellectuelle, il doit briller par la science et l’éducation, tandis que l’exercice de ses droits doit être en harmonie de phases avec la paix et la sécurité pour tous.
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Un autre élément qu’il ne faut pas oublier, c’est la sauvegarde et la consolidation de notre Indépendance nationale en veillant sur la paix et la sécurité, et en retroussant les manches pour travailler sans relâche en vue de rompre définitivement avec la mauvaise habitude de tout attendre de l’aide extérieure. Bien plus, nous devons faire répandre la belle image de notre pays et sa bonne renommée jusqu’aux confins de la terre.
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Pour pouvoir atteindre cet objectif, nous devons changer de comportement, rompre avec les habitudes qui nous ont coûté cher par le passé; nous devons, en effet, savoir où nous sommes et d’où nous venons. Voilà pourquoi nous avons commencé cette année la campagne de moralisation de la société, bien comprendre ce que nous sommes comme citoyens burundais, en vue d’adopter une attitude et un comportement dignes et responsables.
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Aujourd’hui, plusieurs Burundais ont déjà compris que l’heure est venue de nous sortir de l’obscurité où nous avaient plongés les enseignements du colonisateur et de ses complices nationaux qui ont troqué l’honneur contre un bol de légume. C’est le moment de revenir à la raison et de renouer avec les coutumes et les comportements dignes ainsi que les valeurs positives de nos aïeux. En effet, plusieurs personnes se perdent à cause de l’ignorance, et c’est une maladie qui déchire le tissu social en servant d’adjuvent aux ennemis de la nation.
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Nous redisons encore aux Burundais et à la Communauté Internationale que le temps de quémander et tendre la main aux indifférents est révolu. Le passé récent de notre histoire nous a prouvé à suffisance que « le secours venant d’ailleurs arrive assez souvent trop tard ! » Nous sommes obligés de courir pour rattraper le temps perdu.
Mettons en avant l’unité nationale et la conjugaison de nos efforts, et que les pays et les Organisations amis viennent pour compléter. « Aides-toi et le ciel t’aidera », voici un proverbe qu’il faut constamment garder à l’esprit. Par ailleurs, les Burundais ont toujours cru que Dieu doit avoir un point d’accroche pour s’engager dans une relation avec les humains.
Chers compatriotes,
Amis du Burundi;
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Le Gouvernement du Burundi s’est engagé résolument à lutter contre la pauvreté, elle qui est l’ennemi n° 1 au Burundi que partout dans le monde. Nous exhortons tous les Burundais, ceux qui sont au pays comme ceux de la diaspora, à faire vôtre ce programme de lutte contre la pauvreté. Mettez à contribution vos idées, vos forces physiques et les moyens matériels, chacun à la hauteur de ses capacités.
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A voir la beauté exceptionnelle dont Dieu a comblé notre pays, les richesses naturelles dont regorge le sous sol ça et là, Nous n’avons aucun doute que le combat contre la pauvreté sera gagné. Nous vous félicitons, vous tous Burundais car, au regard du degré de développement que le pays a atteint grâce à votre volonté, votre dynamisme, et l’esprit de travail en groupe qui commence à grandir, vos yeux y voient très clair. C’est cela qui nous avait manqué depuis fort longtemps. Le décollage vers le salut du peuple burundais s’amorce bien et il est visiblement irréversible.
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Un autre fait que nous, Burundais, devrions nous soucier sans cesse, c’est que les richesses de notre pays suscite une éternelle convoitise de la part de plusieurs personnes et organisations au point qu’à certains moments on en remarque qui veulent s’en accaparer, de force. Nous devons par conséquent rester vigilants protéger nos richesses.
Nous devons nous faire respecter, entretenir une bonne collaboration érigée sur le principe du respect mutuel, et que chacun obtienne la part qui lui revient.
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Dans le but d’appuyer le secteur de l’agriculture et de l’élevage dont vivent plus de 90% de notre population, le Gouvernement continue à chercher d’autres voies de relever l’économie. Nous citerions ici le secteur des mines et carrières, la restructuration des curricula d’enseignement, les recyclages et formation en cours d’emploi, l’enseignement des métiers, le commerce, etc.
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Il est vrai que certains chantiers tels que la construction des centrales hydro électriques ne respectent pas les échéances prévues. Qu’à cela ne tienne, soyez sans crainte, aucun projet ne sera abandonné, ils seront tous achevés comme le Gouvernement les a planifiés. La patience est en effet une vertu qui porte toujours sa récompense avec elle, elle est amère mais ses fruits sont doux.
Chers Compatriotes,
Amis du Burundi;
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Les Burundais ont déjà pris l’option de la Démocratie, un système de gouvernance selon lequel ils sont dirigés par des institutions qu’ils ont eux-mêmes élues. Ainsi ont-ils rompu avec les systèmes dictatoriaux et des Gouvernements de transition. C’est dans ce but qu’ils ont organisé les élections de 2015 au grand étonnement de la Communauté Internationale, au moment où certains pensaient que ces élections étaient impossibles, oubliant le proverbe de nos ancêtres qui dit : «A force de fixer des yeux quelqu’un, on lui rappelle qu’il ya un vice dans son accoutrement».
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En nous inspirant des moments que nous avons traversés depuis 1961, il convient de nous préparer à temps aux élections futures. Prenons tous au sérieux les recommandations qui nous ont été faites par la Commission Électorale Nationale Indépendante, la Commission Nationale de Dialogue Inter-burundais, et les responsables des partis politiques reconnus par la loi au Burundi, afin que les prochaines élections se tiennent au moment où nous aurions rassemblé les moyens financiers et matériels nécessaires sans devoir tendre la main à la Communauté Internationale. Prenons cela pour une habitude, une tradition à perpétuer : c’est la voie sûre de consolider l’Indépendance de notre pays.
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Nous voudrions vous rappeler que l’importance des élections réside dans le fait d’avoir des dirigeants et des institutions que nous avons choisis nous-mêmes, avec de bons programmes politiques que nous avons appréciés. Pour le reste, chaque citoyen doit se remettre au travail, car nous ne vivons pas des élections, mais du produit de notre labeur.
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Les élections sont un moyen le plus sûr de consolider le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Faisons alors nôtres ces élections, surtout que nous avons remarqué certains étrangers qui voudraient que le Burundi soit caractérisé par l’insurrection et le désordre pour qu’ils viennent piller nos richesse et semer la haine parmi les fils et filles d’une même Patrie.
Chers Compatriotes,
Amis du Burundi;
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Il ya un adage qui dit que: «Celui qui veut noyer son chien l’accuse de la rage». Même s’il y a des Organisations et des média qui ternissent l’image du Burundi, la Communauté Internationale sait en général que le Burundi est un pays digne et respectable, un pays qui fait entendre sa voix dans le concert des Nations.
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Au cours de cette année 2017, le Burundi a continué à se rendre utile à la Communauté Internationale en participant aux missions de maintien de la paix à travers le monde et il s’est investi dans la lutte contre le terrorisme. À côté de ces tâches que nous avons en commun avec la Communauté Internationale, le Gouvernement du Burundi a poursuivi la mise en application de ses programmes dans le strict respect de la Constitution. L’Assemblée Nationale a voté des lois portant création du Conseil national pour l'unité nationale et la réconciliation, ainsi que l'Observatoire national pour la prévention et l'éradication du génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Il y a plus encore :les élèves du Burundi occupent la première place au sein de la francophonie, des athlètes comme Francine Niyonsaba ont acquis une renommée internationale, la bière Amstel Royale a remporté la médaille d’or au concours international de la bière en Belgique, le café burundais a été admis parmi les cafés de spécialité au niveau international, le Burundi a remporté le prix du « Meilleur Premier Exposant » au 7ème Salon International de voyage et de Tourisme en Russie, les Terres Rares que l’on trouve nulle part ailleurs qu’au Burundi, et beaucoup d’autres belles choses encore qui font honneur à notre pays et contribuent à la prospérité de la communauté internationale.
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Avant de conclure, Nous voudrions prodiguer quelques conseils aux Burundais en leur rappelant ce qui suit:
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Veiller sur la paix et la sécurité, car ce sont là la fondation de la vie nationale;
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Aimer le pays en contribuant à son développement, en montrant sa belle image et en incitant les autres à l’aimer;
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Prendre conscience que le pays est indépendant et que c’est seulement à travers les élections que ses dirigeants sont désignés comme nous en avons fait le vœu à travers la Constitution que nous avons-nous-mêmes voté;
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Vivre selon les valeurs culturelles positives qui ont toujours caractérisé le Burundi et les Burundais, car elles constituent le bouclier qui nous protège;
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Rompre avec les enseignements qui ont paralysé le développement de notre pays surtout les enseignements divisionnistes fondés sur les ethnies que les théories des colonialistes qui les ont imposées ;
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Aider les jeunes à prendre conscience du fait qu’ils sont l’avenir du Burundi et leur donner une éducation à la burundaise axée sur les valeurs culturelles burundaises;
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Participer aux séances d’éducation et de formation patriotique et aux séances de moralisation de la société afin de connaître d’où nous venons et où nous allons;
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Protéger l’environnement car l’avenir meilleur de notre peuple en dépend;
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Prendre conscience que les temps ont changé, mettre au monde des enfants dont nous sommes capables d’assurer l’éducation et éviter de laisser des querelles dans la famille;
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Comprendre que le changement du contexte historique doit s’accompagner d’un changement de mentalités et de comportements afin de pouvoir nous adapter aux temps.
Chers Compatriotes,
Amis du Burundi;
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Pour terminer, Nous voudrions vous rappeler encore une fois que l’avenir du Burundi nous concerne tous. Sachons une fois pour toute que le pays sera ce que nous voulons qu’il soit. Nous réitérons notre appel à nos frères et sœurs qui vivent à l’étranger à rentrer chez eux. Ils devraient comprendre qu’aucun pays au monde ne leur offrira meilleures hospitalité et opportunités que le Burundi. Nous demandons à nos frères et sœurs burundais de se garder de tomber de nouveau dans les pièges des mauvais conseillers ; qu’ils se gardent de tomber une deuxième fois dans l’erreur du passé. Nous leur recommandons de se décider à faire un nouveau départ, et de méditer toujours et partout sur le fait que personne n’a mené une vie heureuse après avoir trahi son pays et son peuple.
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Quant aux étrangers qui ont d’une manière ou d’une autre freiné la marche du peuple burundais vers son destin, ils devraient savoir qu’ils ont une lourde dette envers les citoyens burundais à cause des ressources naturelles qu’ils ont pillées, les enfants qu’ils ont rendu orphelins, les personnes qu’ils ont forcé au veuvage, les pleurs et l’angoisse qu’ils ont laissé dans les familles des Burundais. Au lieu de continuer à ajouter le drame au drame, au lieu de continuer à empirer la situation, il vaudrait mieux pour eux de demander pardon aux Burundais et de réparer les torts qu’ils leur ont causés. C’est la voie sûre de renouer les relations diplomatiques durables.
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Nous terminons en promettant encore aux Burundais de mettre toujours en avant le bien de la population: la justice pour tous, la paix et la sécurité, le développement inclusif, la réconciliation nationale, la lutte contre la corruption et les malversations économiques, la lutte contre le terrorisme en collaboration avec la Communauté Internationale, le renforcement des relations diplomatique avec la Communauté Internationale, etc.
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Nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui se sont donnés corps et âmes pour consolider la victoire de 2015. Nous demandons à toutes les institutions de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin que cette victoire continue à être une victoire de tous les Burundais, ceux qui nous ont élus tout comme ceux nous ne nous ont pas élu, et qu’elle soit une route qui nous mène vers d’autres victoires sur les questions auxquelles fait face notre pays et le monde entier.
QUE DIEU TOUT-PUISSANT BENISSE LE BURUNDI
ET LES BURUNDAIS. JE VOUS REMERCIE.