RÉPUBLIQUE DU BURUNDI
SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DU GOUVERNEMENT
DÉCLARATION DU GOUVERNEMENT DU BURUNDI SUR LE RAPPORT DE HUMAN RIGHTS WATCH DU 07 JUILLET 2016
L’Organisation de défense des droits de l’Homme « Human Rights Watch » vient de sortir ce 07 juillet 2016 un rapport intitulé « Des agents du Service National de renseignement ont torturé des opposants présumés », sous la plume de monsieur Daniel BEKELE, Directeur Afrique de l’ONG avec pour domicile Nairobi au Kenya.
Le rapport accuse les agents du Service National de Renseignement burundais d’avoir torturé et maltraité des dizaines d’opposants au Gouvernement présumés, à leur siège ainsi que dans les lieux secrets et que des membres de la police et de la ligue des jeunes du parti au pouvoir « les imbonerakure » ont également commis de graves abus entre avril 2015 et avril 2016.
Après analyse du rapport et en comparant son contenu aux rapports publiés par l’organisation Human Right Watch précédemment, le Gouvernement du Burundi porte à la connaissance du public les observations ci-après :
1. Tout en réfutant ces allégations mensongères, le Gouvernement du Burundi n’est pas surpris par la publication d’un tel rapport par Human Rights Watch car n’étant pas le premier du genre publié par l’organisation dans des circonstances bien
précises.
Comme d’habitude, il s’agit d’un rapport tendancieux et déséquilibré car en effet, à travers tout ce rapport, cette organisation ne relate que ce qu’elle appelle des témoignages anonymes de présumés opposants qui auraient subi la torture au moment où tout le monde entier a été informé de la barbarie dont ont été victimes les forces de sécurité et d’autres personnes soupçonnées être proches du pouvoir particulièrement ceux accusés d’appartenir à la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, pendant la même période .
2. En effet, cette organisation ne consacre qu’une demie page aux abus commis par les insurgés et les groupes armés d’opposition pour conclure qu’elle n’a pas été a mesure de connaître l’identité des auteurs de ces abus ou identifier les familles des victimes. Non plus, Human Right Watch ne mentionne nulle part dans ce rapport, les réfugiés enrôlés et entrainés au Rwanda dont des enfants mineurs pour attaquer le Burundi qui ont été capturés sur le champ de bataille et montrés publiquement aux diplomates. Cette organisation si elle avait une vocation réellement humanitaire aurait dû chercher à les rencontrer.
3. Le Gouvernement du Burundi rappelle à l’opinion que l’organisation Human Right Watch n’est pas à son premier montage sur les forces de sécurité et les institutions gouvernementales en général pour les discréditer, lorsque l’on se souvient que depuis l’année 2010 et même avant, elle n’a raté aucune seule occasion pour discréditer le pouvoir particulièrement à la veille des activités ‘envergure internationale et ‘autres rendez-vous importants sur le Burundi.
L’on se souviendra en effet qu’en date du 14 mai 2010 précisément à la veille des premiers scrutins des élections cette organisation a sorti un rapport accablant le Gouvernement et les forces de sécurité accusés par l’ONG de ne rien faire pour prévenir et réprimer les violences électorales, concluant enfin que ces élections étaient impossibles sauf si les Nations Unies envoyait une force étrangère pour les sécuriser. Et pourtant, ces élections ont été couronnées de succès, à la grande déception de cette organisation et celle des groupes politiques qui la manipulent.
4. Non convaincu ce cet échec, Human Right Watcth a récidivé en date du 23 novembre 2010, en publiant un autre rapport intitulé « Des portes qui se ferment ? Réduction de l’espace démocratique au Burundi »., rapport toujours hostile au pouvoir burundais, suivi deux ans plus tard par un autre rapport publié le 02 mai 2012, cette fois intitulé « tu n’aura pas la paix tant que tu vivras » Ce dernier rapport qui constituait une véritable insulte pour le Gouvernement et le peuple burundais a consacré la disqualification et la perte de toute crédibilité de l’ONG Human Right Watch sur le dossier burundais.
5. Pour les élections de 2010, la stratégie de l’ONG Human Right Watch a été démasquée, et son représentant à Bujumbura a dû être expulsé par le Gouvernement pour protéger le processus et depuis, l’organisation s’est installée à Nairobi au Kenya d’où elle publié ses rapports rédigés par les complices basés à Bujumbura et sans vérification aucune.
6. Il convient de souligner que, fidèle à sa politique, l’ONG Human Right Watch n’a pas publié le récent rapport par hasard, car trois activités importantes s’organisent en cette période au niveau africain à savoir :
*.- la 42ème Session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie prévue à Madagascar le 11 juillet 2016
*.- La 27 ème Conférence Ordinaire et Sommet des Chefs d’Etats de l’Union Africaine qui se tiennent à Kigali au Rwanda du 10 au 18 juillet 2016,
*.- Et la prochaine Session du Dialogue Interburundais prévue du 12 au 15 juillet prochainement à Arusha en Tanzanie.
7. La publication de ce rapport accablant à ce moment ne vise comme d’habitude qu’à vouloir influencer les décisions qui seront prises lors de ces assises, par conséquent, le Gouvernement invite la Communauté Internationale à prendre avec précaution les rapports publiés par l’Ong Human Right watch sur le Burundi, étant donné son manque d’objectivité et son parti pris sur la question.
8. Le Gouvernement du Burundi n’a jamais cessé d’affirmer que cette organisation affiche toujours sa solidarité avec les partis de l’opposition hostiles au système électoral comme voie d’accès au pouvoir, et les rapports incendiaires régulièrement publiés ne faisaient que préparer le terrain à ces partis pour les aider à saboter et faire échouer le processus à chaque échéance électoral. L’Ong s’active également aux côtés des détracteurs pour influencer le maintient des mesures injustes imposées au peuple burundais par certains partenaires sur base de ces rapports mensongers.
9. Le rapport publié ce 07 juillet 2016 et qui s’attaque particulièrement aux services de renseignement burundais, vient ajouter un autre discrédit à l’organisation, d’autant plus qu’il est publié dans l’ignorance totale des conclusions faites par les différentes délégations qui se sont succédées au Burundi depuis le mois de janvier 2016, délégations venues se rendre compte sur place de l’évolution de la situation politico-sécuritaire du Burundi.
De la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine et aux envoyés de la sous région sans oublier le Secrétaire Général des Nations Unies qui s’est déplacé en personne pour s’assurer de ce qui s’était dit sur le Burundi, tout le monde se félicite de l’évolution positive et du climat apaisé qui prévaut dans le pays. Seule Human Right Watch et ses amis politiques qui partagent les mêmes intérêts restent cramponnés sur leurs positions négativistes.
10. Avec cette acharnement et attitude de dénigrement et de mépris perpetrés toujours envers le peuple burundais et les institutions légitimes de l’Etat, le Gouvernement du Burundi réaffirme que l’Organisation Human Right Watch se disqualifie davantage comme partenaire fiable et crédible sur la question burundaise. Ses rapports n’engagent que l’ONG ainsi que ses sous traitants locaux ou résidant à l’étranger qui en réalité en sont les vrais rédacteurs.
11. Le Gouvernement du Burundi demande à l’organisation Human Right Watch de mettre fin à son attitude hostile contre un peuple occupé à sa réconciliation et à la reconstruction de son pays meurtri par plusieurs décennies de conflits sanglant. Il lui demande de renouer avec sa vocation principale de défense de la personne humaine sans discrimination aucune et ainsi redorer son image vis à vis du peuple burundais.
Bujumbura, le 11 juillet 2016.-
Le Secrétaire Général du Gouvernement et porte parole du Gouvernement
Philippe NZOBONARIBA.-