1. Au lendemain de l’annonce par le Parti CNDD-FDD de son candidat à l’élection présidentielle prochaine, certains partis politiques de l’opposition et autres activistes qui se réclament de la société civile ont entamé des manifestations qui, au départ, se prétendaient être pacifiques mais qui ont emprunté par la suite la voie d’une insurrection violente accompagnée d’une série d’actes d’atrocité sans précédent.
2. Les habitants de certains quartiers fiefs des insurgés dans la Capitale ont été pris en otage et privés de leurs droits les plus élémentaires à savoir : vaquer à leurs occupations quotidiennes, se faire soigner et plus grave, les enfants ont été contraints à renoncer au chemin de l’école, leur privant ainsi leur droit à l’éducation. Au moment où sur tout le territoire les autres enfants passaient paisiblement le concours donnant l’accès à l’Enseignement secondaire, ceux des quartiers occupés par les manifestants se sont vus expulsés des salles du concours et leurs copies déchirées.
3. Bien plus, cette démarche insurrectionnelle a pris des allures inquiétantes et xénophobes, dans la mesure où on remarque que toute personne étrangère aux manifestants ou ne soutenant pas leur cause est traité d’ennemi à abattre, comme fut le cas d’un citoyen congolais qui a été tué sur le champ, celui d’un citoyen franco-burundais qui fut tabassé et torturé à Mutakura en commune urbaine de Cibitoke, alors qu’il
avait bien montré aux manifestants son passeport français.
4. Le cas le plus dramatique est celui de ce jeudi 07 mai 2015 où un simple citoyen burundais ouvrier dans une société de télécommunications a été brulé vif en Commune urbaine de Nyakabiga uniquement parce qu’inconnu des manifestants et traité d’office par ces derniers d’IMBONERAKURE.
Cette dérive vers une criminalité sélective devrait appeler les organisateurs de l’insurrection à réfléchir sur les conséquences des actes qui réveillent chez les Burundais, ce qu’ils ont vécu dans les années 1994, pratiquement dans les mêmes quartiers, avec les mêmes acteurs et curieusement avec les mêmes méthodes, à la seule différence qu’actuellement ils n’hésitent pas à s’attaquer aux forces de l’ordre lorsqu’ils s’opposent à leur barbarie.
5. Le Gouvernement du Burundi condamne énergiquement ce comportement indigne d’un leader politique et encore d’un acteur d’une société civile responsable. Il présente ses condoléances aux familles de toutes les victimes tombées sous les coups de cette barbarie et demande à leurs organisateurs d’y mettre immédiatement fin. Les Services de Police et de la Justice sont invités à tout faire pour identifier les auteurs de ces actes pour qu’ils en répondent devant la loi.
6. Le Gouvernement demande à la Communauté Internationale de condamner cette dérive dangereuse pour un pays en sortie de crise et en voie de reconstruction et réconciliation.
Le Gouvernement invite les Diplomates accrédités à Bujumbura, témoins des activités criminelles auxquelles se livrent ces prétendus défenseurs des libertés publiques, d’en informer objectivement leurs gouvernements respectifs, et d’intervenir auprès des organisateurs de ces manifestations pour les rappeler à leur responsabilité.
7. Le Gouvernement invite la population burundaise en général et les habitants de la Capitale Bujumbura en particulier de refuser et de condamner le retour aux atrocités des années antérieures. Le Gouvernement demande à la population de rester sereine et unie et de se préparer pacifiquement aux prochaines élections.
Bujumbura, le 08 mai 2015
Le Secrétaire Général du Gouvernement et Porte Parole du Gouvernement
Philippe NZOBONARIBA