L’Ambassade du Burundi à Bruxelles a commémoré ce lundi 21 octobre2013, le 20ème anniversaire de l’assassinat du Président Melchior NDADAYE, héros de la démocratie tué au cours d’un coup d’état sanglant du 20 au 21 octobre 1993. Les cérémonies ont débuté par une messe en sa mémoire à l’Eglise Saint Josse. La messe a été célébrée par Monseigneur Joachim NTAHONDEREYE du Diocèse de Muyinga, assisté par l’Abbé Daniel NAHIMANA, l’Abbé Chrysostome NIYONGOMA et l’Abbé Révérien BAZIKWANKANA. La famille de feu Président NDADAYE, les Burundais et amis du Burundi résidant dans les Etats du BENELUX ont pris part à cette messe.
Dans son homélie, Monseigneur Joachim s’est appuyé sur la parabole du grain qui doit mourir pour produire fruits utiles à l’humanité, pour expliciter combien la mort de NDADAYE a conduit, malgré les souffrances indescriptibles du peuple burundais, aux avancées démocratiques et de justice contenues dans les Accords de Paix d’Arusha. Il a appelé les Burundais à être témoins de la vérité et de la justice, même là où la vie personnelle est en enjeu.
Après la messe, le recueillement s’est poursuivi dans les enceintes de l’Ambassade du Burundi, et les invités ont eu l’occasion d’écouter le discours du Président Melchior NDADAYE, prononcé lors de son investiture après la victoire des élections remportées le 01 juin 1993.
Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur a ensuite rendu hommage au Héros de la démocratie et à ses compagnons, avant de souhaiter la bienvenue aux invités.
S’adressant aux Burundais présents, il a partagé sa réflexion centrée sur trois verbes actifs, qu’il faut conjuguer simultanément au quotidien : dénoncer, renoncer et annoncer.
1° Dénoncer : faire mémoire de la Mort du héros de la démocratie, c’est méditer sur les tares culturelles qui ont conduit au mépris de l’autre, les engrenages qui ont conduit à la haine ethnique, à l’injustice sociale, à l’intolérance politique et à la banalisation de la vie. C’est se tenir alerte pour être au fait de tous germes de violence, y compris les plus subtiles.
2° Renoncer : faire mémoire, c’est également se faire violence soi-même pour se défaire des idées reçues, des clichés hérités de par les enseignements idéologiques sur les ethnies, des aisances psychologiques acquises pour justifier ou asseoir l’exclusion, des barrières culturelles et mentales qui nous empêchent d’aller vers l’autre,…
3° Annoncer : bien faire mémoire, c’est enfin s’engager à annoncer des projets de société bénéfiques pour tous, c’est prendre en compte les intérêts de tous dans toute action mise en avant, y compris les faibles, car où sont les faibles sont tous les autres. Mieux faire mémoire, c’est finalement forger une culture de justice et de paix, des attitudes et comportements soucieux de rendre à tout être humain la valeur qui lui revient du simple fait d’être humain.
« C’est un devoir pour les générations actuelles que vous constituez, victimes de ce passé douloureux du Burundi, qui a conduit la plupart d’entre vous sur le chemin de l’exil. C’est votre devoir à vous, chers compatriotes de la diaspora, de conjuguer activement ces 3 verbes. Allez-y ensemble, et vous verrez ce que sera ….demain le Burundi », a conclu l’Ambassadeur.
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